Voici deux ans, le collège « La Hêtraie » m'a sollicitée afin de dispenser des cours de sophrologie ludique aux élèves durant les activités « club ».

La première année s'est déroulée avec succès, puisque des collégiens de toutes les classes ont participé aux séances, avec une plus grande participation des élèves de 5^ème .  Vu le nombre,  les candidats se sont inscrits par périodes de 5 à 6 semaines. Ils sont venus de leur plein gré pour découvrir l'activité, ou parfois conseillés par leurs enseignants. Au départ, plusieurs ont eu peur d'être jugés, « les jeux c'est pour les petits », ou ont craint de ne pas y arriver, de ne pas comprendre, se sentant incapables ou « nuls » et manquant de confiance en eux. Il leur a fallu du temps pour apprivoiser leur corps devenu trop grand (jeune adolescent), apprécier de nouveaux aspects de la personnalité d'un camarade qu'ils connaissaient si peu et découvrir qu'à travers l'outil du jeu, le paraître et les « a priori » pouvaient faire place à une qualité d'être libérant les ressources et les potentiels de chaque individu. Le cours de sophrologie est devenu un lieu de vie et de rencontre, de joie et de créativité où le jeune a pu s'exprimer et rire dans toute sa spontanéité, et expérimenter la profondeur joyeuse de l'existence.
La deuxième année, une trentaine d‘élèves de 6^ème et 5^ème se sont présentés par curiosité, parce qu'ils avaient déjà suivi des séances l'année précédente ou parce qu'ils avaient des amis qu'ils voulaient accompagner. Les filles n'ont pas souhaité la mixité, trouvant les garçons de 6ème un peu trop turbulents. Le cours des filles s'est révélé d'une grande profondeur : certaines ont exprimé des ressentis ou décrit des impressions et pris conscience de l'existence d'une vie intérieure après des séances de relaxation ou de visualisation. Ce groupe s'est consolidé sur le plan amical et a fait preuve d'une grande assiduité tout au long de l’année. Le cours des garçons, désireux d'entrer d'emblée dans l'univers du jeu, a trouvé difficilement son homogénéité, du fait de jeunes en difficulté qui ont du mal à respecter le cadre et les règles.